mercredi 10 avril 2024

Bas St-Laurent - août 2006

Rivière-du-Loup à Kamouraska - 44 km 

Après avoir parcouru la région Chaudière-Appalaches au Québec en vélo l'année dernière, nous entreprenons cette année l'exploration d'une partie du Bas St-Laurent. Pour faciliter nos déplacements , nous établissons notre point central à Rivière-du-Loup. De là nous nous rendrons à Kamouraska, puis à l'Île Verte. Nous entreprendrons ensuite quatre jours de vélo le long du sentier du Petit Témis qui sillonne la campagne jusqu'à Edmundston au Nouveau-Brunswick. Rivière-du-Loup jouit de la proximité du fleuve St-Laurent. Une promenade en soirée au Parc de la Pointe qui longe le fleuve nous permet d'assister à un magnifique coucher de soleil et d'admirer des résidences qui font rêver.


Samedi matin, nous prenons la route, après avoir laissé notre voiture à l'Information touristique de la ville.

A l'approche de Notre-Dame-du-Portage, nous pouvons enfin quitter la route 132 et emprunter la rue principale de ce village. Nous faisons une halte au Parc des Grèves ce qui nous permet de faire la rencontre de Louise Gauvin, une charmante dame âgée de 75 ans qui connaît très bien la région et qui nous donne de bons conseils sur les endroits à visiter le long de notre parcours.

A quelques kilomètres de St-André, une forte pluie nous oblige à nous abriter. Qu'à cela ne tienne, nous en profitons pour faire un arrêt à la Maison de la Prune non loin de là où nous nous procurons confitures, gelées et vinaigres aromatisés, de quoi agrémenter plusieurs bons repas en nous rappelant les bons conseils de Monsieur Paul-Louis Martin le sympathique propriétaire, amoureux inconditionnel de la petite prune de Damas.



Après la pluie, le beau temps et c'est sous les chauds rayons du soleil que nous pique-niquons au Centre écologique des Battures de Kamouraska. En plus de sites de camping, il y a des sentiers d'interprétation, des belvédères et des postes d'observation permettent de découvrir les marais salants et avec un peu de chance d'apercevoir des bélugas et des phoques.

Nous faisons un arrêt au parc commémoratif "le Berceau de Kamouraska" endroit où la première église de la seigneurie de Kamouraska fut érigée et où on retrouve un monument à la mémoire de ses premiers habitants. Nous y rencontrons Anaïs, sa mère et sa grand-mère qui sont en vacances à Kamouraska et qui nous ont charmés par leur bonne humeur et leurs sourires radieux.


Nous tombons sous le charme de ce charmant petit village où nous repérons le magasin général, la boulangerie et le magnifique musée. Au musée, notre guide Guillaume nous fait connaître avec beaucoup d'enthousiasme, l'histoire des goélettes, du marchand général, des curés d'antan et la vie des femmes et des hommes de l'époque. Tout imprégnés de l'atmosphère patrimonial du musée, nous faisons l'heureuse découverte du livre "Au matin de notre histoire; souvenirs de nos ancêtres" écrit et illustré par Thérèse Sauvageau. Ce livre fera dorénavant partie de l'héritage que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants. En parcourant la rue principale nous pouvons admirer en contrebas les jolies demeures de la rue Bossé près du fleuve. Un peu plus loin un groupe de kayakistes se préparent à partir en excursion.


Nous arrivons enfin à l'Auberge des îles où nous retrouvons pour le souper ma sœur Louise et son mari Richard qui sont venus de St-Romuald près de Québec pour passer la soirée avec nous et où nous passerons la nuit.  Le décor vieillot et l'accueil chaleureux du personnel ont fait de notre séjour un des plus beaux souvenirs de notre voyage.

Bien que la petite auberge soit des plus agréables, il faut dire qu'elle a le défaut des vieilles maison, les murs sont très minces; de notre belle chambre à lucarnes, nous entendions la conversation de nos voisins et même les ronflements du monsieur. Nous en avons bien ri en pensant que nous avons souvent plus d'intimité en camping.

Retour à Rivière-du-Loup - 58 km

Nous nous mettons en route tôt le matin sous un ciel radieux et entamons notre retour vers Rivière-du-Loup en empruntant la route de Kamouraska en direction de St-Pascal. Une belle campagne verdoyante s'étend à perte de vue et chaque coup de pédale nous amène tranquillement à la découverte de rangs garnis de fermes et de maisonnettes coquettes.

Nous prenons le rang du Petit Village et bientôt nous surplombons les terres fertiles qui descendent jusqu'au fleuve. Au loin les îles Pélerins s'étirent sur le fleuve. Nous vivons des moments de paix et de sérénité au gré des courbes que seules nos escapades en vélo nous permettent de vivre.



À l'extrémité du rang, nous prenons le rang des Côtes qui nous réserve d'autres recoins paisibles et des demeures campagnardes joliment aménagées. Par la route de St-Germain nous nous engageons dans le rang du Mississipi bordé à droite, sur plusieurs kilomètres, par des caburons dont les courbes ondulent gracieusement sur plusieurs kilomètres. L'annonce de la Maison Ronde au début du rang a aiguisé notre curiosité. Bientôt la route asphaltée se change en route de terre battue et nous découvrons, camouflée derrière un écran de végétation bien fournie, la jolie maison ronde. Nous rencontrons Marc, le propriétaire et enseignant à la retraite, qui nous informe qu'ils servent des repas sur réservation seulement. Nous nous empressons de réserver nos places pour le lendemain soir.  



Et nous repartons, le cœur joyeux, sur notre petite route de terre battue. Quelques kilomètres plus loin nous nous arrêtons à la halte cycliste du Pavillon Vert. Quelle belle découverte en ce petit coin bien caché de la campagne ! Les propriétaires nous accueillent chaleureusement et nous font visiter leur gîte ouvert aux vacanciers, au décor charmant, où nous nous promettons de nous arrêter lors d'un prochain voyage. Un peu plus loin, nous quittons le rang et entreprenons la descente d'une côte vertigineuse qui nous amène près du fleuve en direction de St-André. Serge dévale la côte à une vitesse de pointe de 57 km/heure. Pour ma part, j'ai mis à l'épreuve les freins de mon vélo.

 À St-André nous nous arrêtons à la ferme biologique Le Jardin des Pèlerins où nous achetons des provisions pour notre pique-nique du midi. Pour l'occasion nous nous rendons sur la grève en empruntant un sentier à travers champ, à peine débroussaillé. Ah! ce que la curiosité nous amène à faire.


Le ventre plein, nous reprenons la route et pédalons moins bien, mais de toute façon nous n'avons pas d'autre choix que de prendre patience et être aux aguets car, à Notre-Dame-du-Portage, il y a foule en ce dimanche et tous les vacanciers se ruent à la plage, en auto et en vélo.

A la sortie de Notre-Dame-du-Portage, nous reprenons la route 132 et nous arrivons bientôt à Rivière-du-Loup où nous retrouvons notre voiture au Centre d'Information Touristique. Sans tarder nous partons pour le Camping de la Pointe où nous installons notre tente et passons la nuit avant d'entreprendre le lendemain une autre journée de découverte en vélo.

L'Île Verte - 30 km

La veille, au coin du feu, en lisant la brochure publicitaire sur l'Île Verte, je réalise qu'il est recommandé de réserver nos places sur le bateau La Richardière à l'avance car celles-ci sont limitées. Tout de suite j'appelle et j'apprends qu'il ne reste plus de place sur le bateau de 9h00 que nous avions prévu prendre le lendemain, mais qu'un bateau a été rajouté à 7h15. Je réserve donc nos places sur ce bateau et vitement nous préparons nos bagages et provisions car nous devrons quitter le camping vers 6h30.

Nous nous rendons en voiture jusqu'au quai de l'Isle Verte (le village) le long de la route 132 et nous nous apprêtons à embarquer sur le bateau avec nos vélos. Le temps est frais et nous ne sommes que neuf passagers à cette heure matinale. La traversée sur La Richardière, d'une durée de 30 minutes, se fait le long d'un chenal marqué par des balises car à cet endroit les hauts-fonds rendent la navigation difficile. Le chenal entre l'Île Verte et la terre ferme n'est navigable que quelques heures par marée, en raison de la faible profondeur, et le transport de marchandises et des véhicules ne peut se faire que par des navires à fond plat. Jusqu' en 1990 les chalands étaient utilisés et furent ensuite remplacés par un bateau passeur. Nous arrivons à l'île à l'heure où les travailleurs quittent pour se rendre sur la terre ferme.


Nous empruntons la route de terre battue qui traverse l'île et faisons un premier arrêt au restaurant "Entre deux marées" afin d'y prendre notre petit déjeuner. Le restaurant est déjà rempli par les habitués de l'île et des visiteurs comme nous. Un ciel radieux nous accueille à notre sortie du restaurant et nous continuons notre visite de l'île le cœur léger, à un rythme paisible, admirant au passage les jolis demeures, transformées en gîtes pour la plupart, les champs de fleurs et l'herbe folle que le vent fouette sans cesse.




Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au restaurant la Maison d'Agathe qui malheureusement n'est pas ouvert en ce lundi. Nous interrompons Guillaume, le préposé au dépanneur, qui prenait son petit déjeuner dans une maisonnette adjacente. Il nous raconte qu'il habite l'île depuis un an et qu'il est venu dans le but d'écrire sa thèse de doctorat. Il avoue que sa principale occupation durant l"hiver est de faire l'amour avec sa copine. Peut-être que grâce à eux, la population de l'île dépassera bientôt les 30 habitants actuels !

Un peu plus loin, nous nous arrêtons au gîte et poissonnerie "La Bonne Bouffe" où nous nous rencontrons la propriétaire Colette Caron. Je me laisse tenter par un pot de salade de féta, d'olives et de tomates séchées, par son saumon fumé pour lequel elle a remporté un prix honorifique ainsi que par des bâtonnets d'hareng fumé. Tout cela fera partie de notre pique-nique du midi.





Nous continuons notre route jusqu'à l'ancienne petite école Michaud devenue le Centre d'interprétation de l'île. La préposée à l'accueil étant à son heure de lunch, nous faisons de même et pique-niquons à l'extérieur. Nos victuailles agrémentées des achats faits à la Bonne Bouffe font un régal de ce repas.Notre visite au Centre d'interprétation quelques minutes plus tard nous permet d'apprendre l'histoire des habitants de l'île dont le nombre atteignit 305 dans les années 1950. Ils vivaient principalement de la pêche, de l'agriculture et de la récolte du foin de mer qui malheureusement a cessé de se reproduire au bout de quelques années. Au cours de ces années, les habitants de l'île fournissaient le foin de mer qui était utilisé pour le rembourrage de matelas et des sièges d'autos de la compagnie Ford. De nos jours les terres de l'île deviennent la propriété de riches vacanciers en provenance des grandes villes. Très peu de familles souches résident encore sur l'île.



Nous empruntons ensuite le chemin qui traverse l'île pour nous rendre au phare situé du côté nord de l'île et où passe le trafic maritime. Une côte vertigineuse nous conduit à toute vitesse à l'emplacement des bâtiments du phare. Les bâtiments, très bien conservés, rappellent cette époque et une exposition détaillée relate les différentes époques du phare qui fut le premier à être construit au Québec en 1809. Le dernier gardien du phare a quitté au cours des années 1950.

De retour sur la route principale, nous prenons la route à l'est de l'île pour nous rendre sur les berges et la plage. L'arrivée du bateau approchant, nous repartons en vélo à travers champs, par un sentier plus propice aux vélos de montagnes et aux VTT qu'aux simples vélos comme les nôtres.

Nous n'avons pas eu le temps de nous reposer mais nous avons fait plein de belles découvertes. Sur le bateau nous retrouvons le compagnon de Colette Caron, de la poissonnerie La Bonne Bouffe, qui fait germer dans notre imagination des idées de vacances d'hiver à la pêche sur glace de l'éperlan arc-en-ciel. De retour sur la terre ferme, nous partons pour St-Germain où un bon repas nous attend à la Maison Ronde. Demain nous entreprendrons 4 jours de vélo dans le sentier du Petit Témis.

Suite - Parc linéaire du Petit Témis ... 

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