samedi 13 avril 2024

Vallée du Richelieu - août 2005

Sorel à St-Marc-sur-Richelieu

Amateurs de vélo et de camping, cet été nous optons pour le cyclotourisme lors nos vacances estivales. Le Québec regorge d'endroits charmants à découvrir et de belles pistes cyclables. Nous prenons donc la route en direction de Sorel où nous débutons notre périple de deux semaines en compagnie de notre cousin Gilles, qui sera notre comparse tout au long de ce voyage dans la Vallée du Richelieu, les régions de Lanaudière et Chaudière-Apalache.

Après avoir installé nos tentes au camping du Chenal-du-Moine, nous partons explorer la ville de Sorel , en compagnie de nos cousins et cousines Gilles, Claude et Martine. Le point de vue sur le fleuve St-Laurent à l'intersection de la rue de la Rive est invitant et nous y faisons une halte ce qui nous donne l'occasion de détendre nos muscles. En soirée Lucette, l'épouse de Gilles, et des amis nous rejoignent et nous allons souper ensemble au restaurant et ensuite voir la pièce « Aux petits oignons » au théâtre d'été le Chenal-du-Moine. La pièce était excellente, mais les efforts de la journée ont eu raison de moi et j'avoue que j'ai somnolé à certains moments.

Le lendemain matin, après avoir chargé nos vélos et BOB, la remorque de Serge, nous quittons le camping où nous laissons nos voitures que nous reprendrons dans quelques jours. Je pars sans vérifier soigneu­sement l'itinéraire de la journée et je me trompe de route pour sortir de Sorel. Nous devons rebrousser chemin lorsque nous réalisons que nous sommes du mauvais côté de la rivière Richelieu. Une carte de Sorel aurait été bien utile. Dans le trafic de la ville, mes étriers à courroies m'insécurisent. Avec la charge sur le vélo, je suis moins stable qu'à l'accoutumée. Serge les enlève, mais maintenant je pédale moins efficacement; il faudra trouver une autre solution. Nous voilà finalement sur la route 133. Bon! ce n'était pas tout à fait le trajet que j'avais prévu mais en bifurquant par la route 239, nous rejoignons le Chemin Sainte-Victoire et retrouvons la tranquillité si apaisante de la campagne.

Nous effectuons notre première halte à l'église de Sainte-Victoire de Sorel où nous pique-niquons et nous reposons. Les églises sont l'endroit idéal pour effectuer une halte. Il y a toujours de beaux arbres pour nous abriter du soleil et une pelouse verdoyante où il fait bon s'étendre. Gilles ne s'en prive pas.



Un couple de cyclistes, Claude et Colette originaires de Charny près de Québec, nous rejoignent sur le terrain de l'église. Tout en jasant, ils nous apprennent qu'ils ont fait plusieurs voyages en Europe, tous très intéressants, avec Vélo Québec . De plus, les chanceux, ils viennent de gagner un voyage à Paris avec l'organisation du Tour de France.

Entre les champs de maïs et de soya, le long du Rang de la Basse, se cache un ruisseau paisible entouré de jolies fleurs sauvages. Quelle belle occasion pour s'arrêter et étirer nos muscles fatigués tout en admirant le paysage!

A Saint-Ours , nous allons visiter les trois terrains de camping de la municipalité, ce qui nous oblige à reprendre la route 133 vers le nord et faire plusieurs kilomètres additionnels sur une route sans accotement. Nous choisissons finalement le Domaine de la Paix, situé aux abords du village, qui est impeccable et aménagé avec goût. Par surcroît, les propriétaires sont très sympathiques.

En fin d'après-midi, nous enfourchons à nouveau nos vélos et nous nous rendons au Canal historique de Saint-Ours . Inaugurée en 1849, cette écluse du Richelieu permet la navigation entre le fleuve St-Laurent et le lac Champlain. Tout en dégustant une crème glacée, nous observons les bateaux qui attendent l'ouverture des écluses. C'est la belle vie, quoi!

Gilles a des ennuis avec son vélo, trois rayons de la roue arrière se sont cassés. À l'épicerie, un des employés lui donne l'adresse d'un réparateur de vélos dans les environs. Malheureusement celui-ci n'a pas les outils nécessaires pour faire la réparation et, par conséquent, Gilles devra retourner le lendemain à Sorel dans l'espoir de faire réparer son vélo.

Nos voisins de camping sont Lucie, Alain et leur chien Mirka qui prend place dans une remorque pour enfant. Comme nous, ils voyagent à vélo. Nous passons la soirée ensemble au coin du feu et profitons des conseils d'Alain qui pratique ce sport depuis de nombreuses années. Lucie me conseille d'acheter des cale-pieds sans courroies, comme les siens, et m'assure que cela améliorera ma performance de pédalage.

Le lendemain Serge et moi partons en direction de Saint-Denis , tandis que Gilles retourne à Sorel par le chemin le plus court. La route conduisant à Saint-Denis est très agréable et longe la rivière Richelieu.

Au village, nous nous rendons visiter la Maison des Patriotes qui est en fait la maison de Jean-Baptiste Mâsse, marchand et sympathisant patriote, qui fut construite vers 1809 . Je dois avouer mon ignorance sur l'histoire du mouvement patriote au Bas-Canada et des rébellions de 1837-1838. Mais grâce au savoir et au sens de la communication de Catherine, l'animatrice, nous avons tout appris sur ces événements qui ont constitué l'apogée du courant de résistance apparu au début du 19e siècle tant au Haut-Canada (Ontario) qu'au Bas-Canada (Québec) envers l'élite britannique qui gouvernait alors les colonies sans se soucier des aspirations civiles et démocratiques de la population canadienne. C'est une visite très enrichissante et nous la recommandons à tous sans hésitation.

L'histoire veut que ce soit grâce au bedeau de la paroisse qui s'est empressé de sonner les cloches de l'église, malgré le désaccord du curé, afin d'avertir les habitants de l'arrivée de l'armée britannique. C'est armés de fourches, de bâtons et de quelques fusils qu'ils ont affronté l'armée de sa Majesté et ont réussi temporairement à la faire battre en retraite.

Un appel à Gilles nous apprend qu'il a pu faire réparer son vélo et qu'il est en route pour nous rejoindre au village de Saint-Antoine-sur-Richelieu . Nous avons donc le temps de prendre le petit traversier qui nous amène de l'autre côté de la rivière, au village de Saint-Antoine et de pique-niquer dans le parc en face de l'église avant de le rejoindre à la croisée du Chemin de la Pomme d'Or.

Nous quittons enfin la route 223 qui est très étroite et achalandée en cette dernière fin de semaine des vacances de la construction et nous poursuivons notre route dans la campagne paisible par le Rang du Brûlé et le Chemin de la Beauce jusqu'au village Calixa-Lavallé . En traversant ce village, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a vu naître l'auteur de la musique de l'hymne national Ô Canada. La route est assez cahoteuse et l'asphalte en mauvais état par endroit et c'est probablement pourquoi le trajet nous paraît bien long en cette fin d'après-midi.

Nous voilà enfin dans la Montée de Verchères qui nous conduit à Saint-Marc-sur-Richelieu , endroit où nous avons prévu camper cette nuit. Mes compères sont des carnivores invétérés et ils veulent absolument manger des saucisses pour le souper. Nous nous arrêtons donc à l'épicerie du village pour faire des provisions et nous repartons ensuite en direction nord pour nous rendre au Camping Terrasse Saint-Marc.

Grande déception, notre emplacement nous coûte 40$ et il y a très peu d'arbres pour nous protéger de la chaleur. Une chance que cette section est peu occupée car cela nous permet de nous coucher tôt et de bien dormir.

St-Marc-sur-Richelieu à Sorel

Il a plu durant la nuit, mais heureusement celle-ci cesse au matin et un soleil radieux se pointe le nez. Nous nous mettons en route après un déjeuner copieux et allons prendre le traversier, qui est situé à 4 km au sud du terrain de camping, pour nous rendre à Saint-Charles-sur-Richelieu . En débarquant du traversier, nous rencontrons à nouveau Claude et Colette avec qui nous avions jasé la veille à l'église de Sainte-Victoire. Nous avons le sentiment de revoir de vieux amis. Une petite averse se pointe à nouveau et nous nous abritons rapidement sous le toit de la station de service avoisinante, mais heureusement le soleil revient rapidement nous tenir compagnie.

À la sortie du village, nous empruntons le rang Amyot qui sillonne de belles fermes agricoles et se faufile le long de magnifiques champs de tournesols et de séchoirs à maìs. Nous ne cessons de nous émerveiller devant ce décor champêtre et les demeures pittoresques.

Il faut croire que c'est un parcours très prisé des cyclistes car nous croisons à nouveau Claude et Colette et nous faisons ensemble une pause jasette ponctuée de récits de voyages en vélo et de discussions sur nos ancêtres, car Claude est féru de recherches généalogiques.

Le long du Rang de la Basse au nord de Saint-Ours, nos provisions d'eau sont presque épuisées et il nous reste encore quelques heures de route à faire. Heureusement, nous apercevons un couple en train d'aménager un plan d'eau près de leur maison. Nous nous arrêtons et allons leur demander s'ils auraient la gentillesse de remplir nos bouteilles, ce qu'ils firent de grand cœur. Nous tenons à remercier nos bons samaritains Josée et Marcel Morneau avec qui nous avons passé un agréable moment.

À Sainte-Victoire, nous découvrons un parc bien aménagé et ombragé à côté de l'église et c'est là que nous pique-niquons. Gilles en profite pour faire sa sieste du midi tandis que je prends des notes sur notre parcours de la journée. Et si vous vous demandez ce que Serge fait, et bien sachez qu'il est toujours à la recherche de chocolat et qu'il a découvert l'épicerie du coin où il a pu s'approvisionner.

Les bornes-fontaines sont devenues des œuvres d'art à Sainte-Anne de Sorel. Dans le cadre des fêtes du 125e anniversaire de la municipalité, un concours faisait appel aux talents créateurs des jeunes pour décorer les bornes-fontaines . Les gagnants ont vu leurs dessins être reproduits sur les bornes-fontaines. Et nous, nous avons eu le plaisir de les admirer.

À la croisée de la route 132, nous décidons de prendre la piste cyclable qui nous conduit jusqu'au boulevard Poliquin. Malheureusement cette piste est en gravier sur fond mou et ce n'est pas l'idéal pour des vélos chargés comme les nôtres. Nous voilà enfin sur le chemin du Chenal-du-Moine à Sorel. Comme un gamin, Gilles saute une chaîne de trottoir et arriva ce qui devait arriver, une crevaison. Pendant qu'il décharge son vélo et s'affaire à réparer sa crevaison, Serge et moi continuons notre route jusqu'au camping du Chenal-du-Moine afin de récupérer la voiture et revenir le chercher. Vers 17 heures nous sommes finalement tous de retour au terrain de camping où nous montons les tentes et allons ensuite prendre une douche bien méritée. Comme c'est l'anniversaire de Gilles, nous allons célébrer cela au restaurant. Belle excuse aussi pour prendre congé de la corvée du repas et de la vaisselle.

Il a plu durant la nuit, mais le ciel bleu nous accueille à notre lever. Nous plions bagages, installons les vélos sur les voitures et allons faire quelques commissions en ville avant d'entreprendre la deuxième partie de notre voyage en vélo.


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